L’été étant la période des grands travaux, vérifier toiture et gouttières fait partie de la tournée générale. Après cette inspection, reste à déterminer s’il faut les rénover voire les remplacer. Nadia QUENTIN
L’usure d’une toiture dépend avant tout des régions et donc du climat, et du type de couverture utilisé. On peut donc généralement affirmer que, dans le nord de la France, il convient de rénover votre toit tous les vingt ans, tous les trente ans dans le Massif Central et tous les trente-cinq ans dans le Midi. Lorsqu’il y a des arbres autour de la maison, la toiture s’abîme évidemment plus rapidement. Il est alors indiqué de la nettoyer tous les dix ans.
Toiture mode d’emploi
1• Le choix du type de toiture : une liberté surveillée !
Les communes déterminent généralement les types de toitures autorisés en fonction de l’architecture locale. Pour toute construction ou rénovation de toiture, la Direction Départementale des Territoires (ex-DDE) définit le cahier des charges des travaux. Si votre habitation se situe à moins de 500 mètres d’un bâtiment classé ou dans une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP), il faut l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France dont la décision s’impose à l’autorité qui délivre le permis de construire. Vous pouvez faire appel de cette décision après du Préfet de Région.
Le chaume : pour le prestige
On le trouve en Normandie, ou dans les Landes lorsqu’on parle de la toiture en brande. Aujourd’hui, le chaume est réservé aux habitations de standing en raison de son coût et de la nécessité de l’entretenir régulièrement. On utilise encore la brande pour la couverture de dépendances de la maison.
La pierre : en voie de disparition
Elle est adaptée aux toitures à faible pente. Son prix, prohibitif par rapport à la tuile ou l’ardoise, la menace de disparition, même si son entretien est moins important que celui d’un autre matériau. Elle n’est plus guère utilisée que pour la rénovation. Vous pouvez vous adresser aux autorités locales pour vérifier s’il existe des subventions pour maintenir votre toiture en pierre.
Le bois : il renaît de ses cendres
Les toits en écailles de bois avaient presque entièrement disparu hors de la Franche-Comté, de la Savoie, des Vosges et des vallées du sud-ouest. Or, la couverture bois offre des avantages économiques (30 à 50 €/m2), écologiques et durables (elles peuvent résister pendant un siècle). Des sociétés proposent des tuiles de bois traité pour une durée de vie moins longue. Des artisans-bardeliers travaillent à l’inverse selon la tradition. Ils sont concentrés dans les Alpes.
La tuile : intemporelle
Les tuiles canal en terre cuite sont les plus anciennes, elles se bloquent par glissement. Elles ne s’adaptent qu’aux toits à faible pente et pèsent un poids important sur la charpente. Leur pose est onéreuse. Les tuiles plates, uant à elles, se sont développées en imitation des toitures de pierre et d’ardoise. Plus légères, elles ne conviennent qu’aux toitures dont la pente est supérieure à 35°. Les tuiles mécaniques permettent des gains de temps au niveau de la pose et elles sont très légères (30 kg/m2). Les tuiles plates à emboîtement offrent les avantages esthétiques de la tuile plate sans les inconvénients. Il faut savoir que leur qualité dépend de leur cuisson, qu’elles se patinent et foncent en vieillissant et qu’elles ne sont pas adaptées à tous les climats car la terre utilisée pour leur fabrication les rend fragiles face au gel. Trois types de traitement de la tuile sont nécessaires : la mise en oeuvre d’un algicide pour faire disparaître les algues et lichens, un traitement hydrofuge pour rajeunir le toit et le démoussage qui nettoie et lustre les tuiles.
L’ardoise : un concentré de toiture idéale ?
L’étanchéité de l’ardoise est obtenue par recouvrement des plaques. Avant de choisir votre ardoise, renseignez-vous auprès des collectivités locales qui peuvent vous guider. Il convient de faire appel à des couvreurs qui maîtrisent la technique de pose. L’ardoise, résistante aux éléments, est cependant fragile à poser.
Le zinc : typique des toits de Paris et de la région parisienne
Facile à travailler, il peut couvrir un toit de n’importe quelle forme, qu’il accueille des panneaux solaires, qu’il comporte des angles ou des arrondis. Léger, il ne demande pas une structure portante particulière, ce qui en fait un produit tout désigné pour les rénovations. En outre, le zinc se présente sous forme de plaques de taille importante -et de couleurs diverses-, ce qui réduit d’autant le temps d’installation par rapport à la tuile ou à l’ardoise. Les systèmes modernes n’ont pas besoin de joints ou de sertissage. Entièrement recyclable, le zinc a la faveur des constructeurs soucieux de protéger l’environnement. Son entretien est simple et rapide. Une toiture en zinc bien faite pourra aisément durer un siècle.
Le bac acier : résistant et maniable
C’est le nom donné à la tôle galvanisée nervurée à ondulations en forme de U faiblement creux qui sert à la toiture. Ces tôles sont conçues pour s’emboîter les unes aux autres afin d’assurer l’étanchéité. Aujourd’hui, on peut trouver des bacs en acier zingués, galvanisés, laqués ou traités pour devenir inoxydables.
Les couvreurs ont souvent pignon sur rue, mais vérifiez en priorité que celui que vous choisissez dispose de la qualification Qualibat et que ses prestations sont couvertes par une garantie décennale. Privilégiez un bon conseiller et des devis détaillés. La garantie décennale de l’entreprise couvre presque toutes les malfaçons. En cas de réfection partielle du toit, elle porte sur la partie refaite. Il faut en outre que les accès au toit soient contrôlés et réservés à des professionnels qualifiés et assurés.
Elle conjugue écologie, esthétique et économie. Elle constitue une protection acoustique, retarde l’écoulement des pluies d’orage et donne un cachet à votre toiture. Certaines villes l’intègrent dans leur Plan Local ’Urbanisme (PLU). Enfin, elle nécessite très peu d’entretien puisqu’elle est principalement constituée de sédum, une plante très résistante. Cette solution si avantageuse ne représente cependant que 1 % des toitures en raison de son coût de transport et parce qu’elle ne correspond pas à l’idéal du jardin luxuriant et verdoyant. En outre, une telle installation peut être compliquée : si la pente de votre toit dépasse 60 %, la solution n’est pas praticable. Votre charpente doit supporter une charge de 90 à 130 kg/m2. En outre, depuis 1997, l’aménagement des toitures-jardins est réglementé afin que les végétaux ne portent pas atteinte au bâtiment.
Le shingle : simple et pratique
Souple et léger, le shingle est composé d’une feuille de feutre asphalté renforcée de fibres de verre et colorée par des granulés minéraux. Une fois posé, il ressemble à de l’ardoise mais avec une gamme de coloris dix fois plus étendue, du gris au vert en passant par le rouge et le jaune. Il est très pratique pour les toits peu pentus et très simple à poser. Mais, pour bénéficier de toutes les garanties, le shingle doit être posé par un professionnel, car, ’il est mal utilisé, il se révèle fragile. L’inconvénient du shingle est la nécessité de refaire la toiture tous les 25 ans, à comparer à l’ardoise qui, pour un prix un peu plus élevé, durera 70 ans.
Le béton : économique, oui… mais
Les tuiles béton n’existent que sous deux formes, plates et à emboîtement, là où les ardoises en fibrociment imitent les ardoises. Ces matériaux sont durables et bon marché. Toutefois ils se décolorent facilement. Il faut les imperméabiliser fréquemment, ce qui réduit l’économie au fil des années.
2• L’entretien d’une toiture :plusieurs étapes incontournables
Première étape : nettoyer son toit
Il s’agit d’enlever les salissures au nettoyeur haute pression, de rincer puis d’appliquer un produit anti-mousse sur la toiture. Ensuite, elle sera peinte avec des peintures plastifiées ou anti-mousse. Vous devez prévoir un budget de 30 €/m2 de toiture.
Deuxième étape : le réparer
Pour la plupart des couvreurs : une toiture qui casse lorsque vous marchez dessus est à réparer. En outre, elle doit être droite. Si elle est ondulée, il convient de changer les chevrons. Si votre toiture est en ardoise, des rochets oxydés sont le signe de son usure. Attention, réparer son toit n’est pas une sinécure ! Il est conseillé de faire appel à un couvreur. Il enlèvera les tuiles, les linteaux et les planches et installera une bâche spéciale pour rendre votre toiture étanche. Il disposera ensuite des linteaux de haut en bas pour l’évacuation de l’eau, et de droite à gauche pour supporter les tuiles. Enfin, il posera ces dernières. Pour un toit provençal de 110 m2 à refaire intégralement, il convient de compter deux semaines de travaux s’il faut changer les chevrons et les poutres maîtresses, pour un prix de 30 000 à 50 000 €.
3• Modifier une toiture
Si vous souhaitez profiter de la réfection de votre toiture pour y ajouter une fenêtre de toit, celle-ci doit faire l’objet d’une demande spécifique auprès de votre mairie. Une fois acceptée, quelques précautions à prendre quant au choix de la fenêtre. Il faut qu’elle permette de voir à l’extérieur, que vous soyez assis ou debout. Plus la pente de la toiture est faible, plus la fenêtre doit être basse. Pour obtenir suffisamment de lumière, la vitre doit être égale à 10 % de la surface au sol de la toiture. La fenêtre à projection s’ouvre vers l’extérieur : il est possible de s’en servir comme sortie de secours lors d’un incendie. Son entretien est en revanche difficile, à la différence de la fenêtre à rotation, qui s’ouvre vers l’intérieur. Pour un confort optimal, vous pouvez également opter pour la combinaison de ces deux systèmes.